mercredi 5 mai 2010

Playdoyer pour les “Etablissements de Réinsertion Scolaire”

clip_image002Lorsque je me suis rendu aux Rencontres d’Autrans, l’an dernier j’ai eu la surprise de pouvoir observer une cérémonie de monter des couleurs à 7h du matin devant une trentaine d’adolescents alignés comme des carottes dans un jardin. En fait, il s’agissait d’élèves de l’école de la deuxième chance ou plus exactement un Etablissement Public d’Insertion d’Insertion de la Défense (EPIDE) qui accueillait ce petit symposium d’experts de l’Internet. Les jeunes (filles et garçons) se préparent à un métier autour d’un programme pédagogique.
Il s'agit d'un parcours complet incluant un accompagnement personnalisé pour permettre au jeune de retrouver ses repères, de s'approprier son projet professionnel et de disposer des qualités comportementales et des compétences répondant aux attentes des entreprises.
Les volontaires signent un contrat d'une durée initiale de 8 mois (2 mois "d'essai" + 6 mois), sans que la durée totale n'excède 24 mois. Ce contrat de "Volontariat pour l'Insertion " n'est pas assimilable à un contrat de travail.
Le programme pédagogique s'articule autour de 3 modules :
  1. une mise à niveau des fondamentaux scolaires (français, orthographe, mathématiques), enseignement adapté aux besoins de chaque élève, incluant une initiation à l'informatique et à la navigation sur Internet ;
  2. une formation civique et comportementale conjuguant heures de cours et mise en application pratique quotidienne, incluant une formation aux premiers secours et une formation au code de la route ;
  3. Une préformation professionnelle en concertation avec les employeurs et les structures existant localement, devant favoriser l'embauche dans des secteurs d'emploi qui recrutent : hôtellerie/restauration, BTP, services à la personne, transport & logistique, services aux entreprises,...
clip_image004Les objectifs de la remise à niveau scolaire sont de faire acquérir aux jeunes le niveau du Certificat de Formation Générale (= niveau de l'ancien Certificat d'Etudes) ainsi qu'un diplôme d'initiation à l'informatique. Dans notre cas, les adolescents avaient installé un réseau WIFI dans les bâtiments et les rues du village afin que nous puissions rester connectés en permanence.
La formation civique et comportementale débouche sur une attestation de formation civique et comportementale. De plus, les volontaires ayant effectué un séjour d'au moins 8 mois dans un centre EPIDE peuvent obtenir le Brevet du Service Civil Volontaire.

L’annonce de ce jour (5 mai 2010) du Président de la République de créer une dizaine d’internats (que j’espère supplémentaires aux EPIDE) pour les élèves les plus difficiles ne fait donc qu’étendre ce système à des personnes qui ne seront peut-être pas aussi « volontaires ». Toutefois, il semble que l’encadrement soit un peu moins militarisé car confié à des personnels volontaires de l'Education nationale, des éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse et des volontaires du service civique.


Quoi qu'il en soit, je trouve cette initiative excellente et je souhaite que la capacité d’accueil de cette dizaine d’ ”Etablissements de Réinsertion Scolaire” dépasse largement ce premier chiffre de 300 places, car il apparait que le besoin est bien supérieur (les besoins estimés par les EPIDe étant de 20'000 par an).
Crédit Photo : EPIDE d’Autrans
Jean-Claude MORAND 5/5/2010

1 commentaire:

  1. Pour avoir été affecté dans un ERS en octobre dernier je peux témoigner que ces ouvertures se font dans l'urgence et que rien n'est prêt.
    On peut trouver cette initiative intéressante... ou non (sachant que les expériences pédagogiques regroupant les élèves difficiles ont rarement donné des résultats concluants).
    Mais la mise en œuvre est catastrophique car tout se fait dans la précipitation.
    Ces ERS ouvrent alors que la rentrée scolaire est déjà passée : comment trouver des profs volontaires et disponibles? Ne reste que les profs en sous service et les remplaçants (comme moi, non volontaire mais affecté quand même car ils ne trouvaient personne).
    Les locaux sont souvent inadaptés (quand je me suis rendu sur place j'ai cru à une plaisanterie).
    Malgré cela les recteurs imposent des délais d'ouvertures intenables. J'ai pu constater combien les décisionnaires sont éloignés du terrain et totalement fermés au dialogue!

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