mercredi 29 février 2012

11 recommandations “Pour le développement de l’économie numérique dans les Pays de Savoie”

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29/2/12 – En partant de l’hypothèse que l’économie numérique peut créer, en Haute-Savoie, au moins 10’000 postes de travail d’ici 15 ans soit environ 5 % des emplois et du PIB du département, les experts universitaires, politique ou dirigeants d’entreprises membres du Conseil Stratégique Haute-Savoie Avenir ont posé les conditions qui permettront d’atteindre cet objectif.
Ce Livre blanc analyse les domaines de l’économie numérique susceptibles de donner lieu à des projets en Haute-Savoie et présente des préconisations tant aux pouvoirs publics qu’aux acteurs de l’économie locale.

L’économie numérique couvre un large spectre d’activités de la production d’équipements aux services, en passant par l’édition de logiciels et le commerce. Il s’agit actuellement du secteur le plus dynamique de l’économie mondiale. La France est plutôt en retard dans ces domaines. En Haute-Savoie, le secteur est représenté par les fabricants de composants (auxquels contribuent des entreprises comme NTN-SNR et SOMFY), par le monde des « tuyaux », par l’édition de logiciels et les services (nombreuses SSII, dont SOPRA, de Web agencies et la filière de l’image).

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Briques fédératrices pour la réussite de l’économie numérique

Selon le groupe d’experts rédacteurs de ce Livre blanc, le développement de l’économie numérique est conditionné par la capacité des organisations à mettre en œuvre des standards, par l’accroissement des usages, par le financement (fonds propres), par la disponibilité d’infrastructures performantes (bande passante à très haut débit).

Quels avantages attendre du développement de l’économie numérique ?

Outre les usages informatifs et ludiques, l’e-administration offre aux citoyens des services délocalisés, les TIC dans les collèges et lycées renouvellent les méthodes d’enseignement, la télémédecine permet la consultation, la surveillance, voire l’intervention à distance, les TIC facilitent la gestion du vieillissement de la population, le numérique est un facteur d’innovation dans le tourisme.

Pour les entreprises, le numérique est un facteur de compétitivité, il permet avec le e-commerce de conquérir de nouveaux marchés, il ouvre la possibilité du stockage et du traitement des données à distance (cloud computing) ainsi que du télétravail (encore faiblement développé en France).

Onze recommandations pour la Haute-Savoie

Sur la base de cette analyse, onze recommandations sont formulées dont certaines feront l’objet d’un suivi immédiat.

1. Susciter l’ambition. C’est la condition première. Elle passe par la désignation d’élus en charge du numérique, la création d’évènements d’envergure internationale dans la lignée du MIFA, la facilitation de la croissance de PME et ETI.

2. Etablir un cahier des charges pour définir l’équipement permettant le maintien à domicile des seniors. Il s’agit de faciliter l’agrandissement de la maison par un espace spécialisé « dépendance ».

Un groupe de travail est mis en place en relation avec le projet 9 « nouvelles énergies » de Haute-Savoie Avenir qui travaille sur le modèle économique des extensions couplées à une amélioration de l’isolation et à un équipement domotique adapté au vieillissement.


3. Sensibiliser la population à l’usage des TIC. Il s’agit notamment de finaliser le raccordement des collèges et lycées à un réseau très haut débit, et de développer les usages orientés vers le tourisme.


4. Développer une image de territoire numérique. Il est nécessaire de pouvoir mieux attirer des talents en se positionnant comme une région ambitieuse pour les activités de services, au-delà de l’image d’un lieu dédié aux vacances.


5. Améliorer les transferts entre la recherche et l’industrie. L’objectif est d’optimiser la présence d’étudiants et de laboratoires dans la mouvance de l’Université et du CNRS qui travaillent dans les domaines du numérique ou connexes.
Une relation est faite avec le comité de pilotage du projet 4 « Université et innovation » de Haute-Savoie Avenir, qui étudie la stratégie à mettre en place dans la perspective d’une Société d’Accélération des Transferts de Technologie unique pour Rhône-Alpes, en vue de faciliter l’émergence d‘entreprises dans le numérique.


6. Faciliter l’accès aux financements. Il s’agit de mieux optimiser l’accès au programme d’Investissements d’Avenir, notamment le Fonds de Développement du Numérique, d’accélérer l’accès aux business angels et au capital-risque pour les start-ups, de favoriser l’obtention de fonds propres, à l’image de ce qui a été fait pour le décolletage et la mécatronique à travers le Fonds Arve-Industries Capital.
Un groupe de suivi va être créé en relation avec le comité de pilotage du projet 10 - étude IREGE/Haute-Savoie Avenir sur le potentiel des PME-PMI-ETI en Rhône-Alpes, qui travaille sur les facteurs de croissance, en relation avec la Caisse des Dépôts, chargée par l’Etat du Fonds de Développement du Numérique. Les opportunités de ce Fonds pour les PME seront présentées à Grenoble le 7 mars par la Caisse des Dépôts.


7. Décomplexer les francophones. Il s’agit de promouvoir l’enseignement des langues et d’encourager la gestion de carrière internationale.


8. S’adapter au cloud computing. Le développement de ces usages est un facteur de réduction des coûts, notamment pour les PME/TPE. Sans forcément créer des fermes de serveurs, qui présentent des inconvénients, des ressources de calcul intensif (comme celles du LAPP) peuvent être plus largement mises à disposition de l’économie locale.
Haute-Savoie Avenir va organiser une réunion d’information sur l’adaptation des ressources locales à l’usage du cloud computing, de façon à diffuser des éléments pouvant éclairer le choix des entreprises sur leur mode de gestion des informations.


9. Augmenter la qualification des ressources humaines. Dans une industrie toujours en mutation, il importe de recruter et conserver des talents locaux, renforcer l’éducation aux médias, développer des filières universitaires orientées numérique.


10. Améliorer l’environnement économique par la création de surfaces tertiaires dédiées et par l’amélioration de la desserte ferroviaire de la Haute-Savoie (cf. prise de position sur le projet Lyon-Turin-Ferroviaire).


11. Accélérer le développement du THD. Il est nécessaire d’accélérer les liaisons à très haut débit (minimum 100 Mb/s), avec un schéma directeur.
Le groupe de travail considère que les acteurs publics et les opérateurs privés devraient, beaucoup plus rapidement qu’ils ne le font, fixer leurs zones d’intervention respectives, de manière à débloquer les investissements à réaliser sur l’ensemble du territoire. L’attentisme dû à une observation réciproque pour optimiser leurs positions respectives est préjudiciable à l’intérêt général. Un schéma directeur reflétant l’ambition des acteurs économiques est urgent pour déterminer les modes d’intervention, les modalités de financement et le planning d’équipement du territoire.

Pour télécharger le Livre blanc

76 pages – 3 Mb


http://www.cyberstrat.net/CSHSA/livre_blanc_numerique_CSHSA.pdf 

A propos du Conseil Stratégique Haute-Savoie Avenir

Haute-Savoie Avenir est avant tout un Conseil Stratégique (« think tank ») qui réunit une cinquantaine de dirigeants économiques (dont ceux des entreprises leaders), financiers et universitaires de Haute-Savoie sur des thèmes de prospective et de stratégie économique.
Cette réflexion croisée, lancée à l’initiative de Bernard ACCOYER et Alain MERIEUX, vise le long terme et l’anticipation, en s’intéressant notamment au renouvellement du tissu économique dans le contexte de la mondialisation.

Le groupe de pilotage « Economie Numérique » est coordonné par Jean-Claude MORAND, dont l’expertise résulte d’une carrière internationale en management, avec la participation de Daniel BEAUCHENE - Université de Savoie, Erik BULCKAERT - Directeur Territorial CDC, Jean-Marie GOMILA - Président G147 et PDG de Netdesign, Hélène LAMBLING – CDC, Gérard MERLIN - VP en charge des relations avec les entreprises Université de Savoie, François MEUSNIER-DELAYE Centre Hospitalier de la Région Annécienne – Directeur du Système d’information, André MONTAUD - Directeur de Thésame, Franck MOREL - PDG Zonebourse.com, Nadine NEYROUD - Directeur Technique LAPP, Patrick EVENO - Directeur CITIA, Roland PASCAL - VP Haute-Savoie Avenir.

La rédaction de ce livre blanc a également bénéficié des avis de Jean-Paul AMOUDRY – Sénateur et Président de SYANE, Jean-Claude CACHAT – Président de l’Office du tourisme ;Didier DEMERCASTEL – PDG Chamois Construction, Yannis KARYOTAKIS – Directeur du LAPP, Aymeric LEGER – fondateur de 2L Multimédia, François LETELIER – Directeur du cluster EDIT, Pierre PASQUIER -PDG SOPRA, Jean-Pierre SCOTTON - Directeur SYANE, Lionel TARDY - Député et Président de LT Informatique ainsi que de l’ensemble des membres du CSHSA.



Mots clefs : CSHSA, économie numérique, Haute-Savoie, économie, THD, e-Administration, e-Santé, enseignement, vieillissement, e-tourisme, cloud computing, SATT, PME, ETI

mercredi 15 février 2012

Livre blanc : “Pour le développement de l’économie numérique dans les Pays de Savoie”

image15/2/12 - L’économie numérique est une industrie créatrice d’emplois… Les Pays de Savoie détiennent des atouts favorables à des développements dans ce domaine, en relation aussi bien avec les usages mis en oeuvre par la population dans sa vie quotidienne que dans les services pour les entreprises. Raisons pour lesquelles nous avons entrepris une réflexion au sein du Conseil Stratégique Haute-Savoie Avenir (CSHSA) pour définir les conditions qui permettraient de créer au moins 10’000 emplois d’ici 15 ans.

J’ai eu le plaisir d’animer un groupe de travail composé d’experts du domaine ; les résultats de nos réflexion font l’objet d’un livre blanc comportant 11 groupes de recommandations. Ce livre blanc sera présenté à la presse mercredi 29 février et sera disponible en téléchargement gratuit le même jour. Nous envisageons également d’organiser une présentation plus complète sous forme d’un débat dans le courant du printemps.

Si vous souhaitez recevoir une invitation pour la conférence de presse, adressez-moi un message privé.

dimanche 12 février 2012

Téléprésence lors des congrès : une réalité.

A l’occasion des différentes sessions de “consultations” destinées à affiner le concept de centre des congrès pour Annecy, j’ai remis aux élus un dossier dans lequel je préconise plusieurs pistes pour améliorer ce projet. En premier lieu je propose que l’on parle de stratégie de développement du tourisme d’affaires en lieu et place de concentrer toute l’attention des concepteurs sur un outil. Je pose également comme hypothèse de travail qu’un centre de congrès du XXIe siècle doit être plus virtuel que physique.

Pour étoffer ce point, j’ai abordé la nécessité de fournir aux congressistes des relais WIFI et WIMAX d’une capacité suffisante pour assurer la fluidité des connections à Internet pour l’ensemble des participants aux manifestations qui se dérouleront en ce lieu. A l’image de ce qui se fait pour les TEDx, je suggère de prévoir des équipements permettant une diffusion en direct des conférences et ainsi de pouvoir positionner l’équipement annécien comme un lieu qui permettrait de “réunir 10’000 personnes au prix de 999”. Un positionnement résolument novateur qui serait une USP(* ) par rapport à quarantaine de villes de congrès françaises en dehors de la région parisienne qui détient 71 % des parts de marché de ce secteur. Cette approche serait un atout pour le MIFA mais aussi pour positionner notre département comme un territoire où l’économie numérique peut être développée.

Elément fort de mon concept j’ai également proposé que le cahier des charges prenne en compte la téléprésence. Un système de communication de très haute performance offrant la possibilité d’afficher des images de très haute résolution sur des écrans de grande taille ce qui permet d’améliorer l’impression de proximité des intervenants. Mais mieux qu’un long discours, visionnez la vidéo de CISCO ci-dessous. Une vidéo réalisée lors d’une intervention de Tim CHAMBERS à Bangalore en Inde en 2007. Les explications sont en anglais, mais vous comprendrez que les intervenants sont à Bangalore pour Tim et en Californie pour Martin DE BEER et Charles STUCKI.

Cisco On-Stage Holographic TelePresence Experience from Musion Systems on Vimeo.

(* ) Unique Selling Proposition ou élément de différenciation unique par rapport à la compétition.

samedi 11 février 2012

Les applications mobiles : une machine à créer des jobs ?

imageLes applications mobiles : une machine à créer des jobs ? OUI, s’il on en croit les chiffres publiés par Technet aux Etats-Unis sous la signature du Dr. Michael MANDEL.

En prenant les seules applications dédiées au marché des IPhones (qui ne sont plus les appareils les plus vendus aux Etats-Unis), cela serait pas moins de 466’000 emplois qui auraient ainsi créés dans ce pays depuis 2007 pour se petit segment de l’économie numérique.  

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Dans les pays de Savoie, nous observons également un frémissement en ce domaine. Chez Savoie-Angels plusieurs projets d’entreprises récents sont dédiés à ce domaine. Les barrières d’entrée pour la réalisation des premières applications est souvent faible, la prime aux innovateurs est donc grande. Mais il devient maintenant beaucoup plus difficile de mettre en marché une application mobile car les catalogues des principaux éditeurs (IOS, Androïd, RIM et dans une moindre mesure Microsoft et Nokia) comportent tous plusieurs centaines de milliers de ces applications. Les réseaux sociaux ouvrent également leurs plateformes aux applications créant ainsi de nouveaux canaux de distribution plus accessibles que les approches traditionnelles “bricks & mortar”. En quelques clicks, une nouvelle application peut être proposée à plus de 800 millions d’utilisateurs de Facebook et sans doute autant de détenteurs de smartphones.

Souvent facturées moins de 5$, les applications les plus sophistiquées peuvent être vendues jusqu’à une centaine de dollars en sachant que les plateformes de vente (app stores) prélèvent environ 30% du chiffre d’affaires. En plus de cette dime, les créateurs doivent prévoir le financement des opérations de marketing pour générer la demande. Un poste souvent sous-estimé surtout lorsque les applications sont destinées au marché grand public et en plusieurs langues. A l’inverse, de nombreux “artistes” passent à côté de cette économie des applications mobiles en oubliant de proposer des variantes de leurs applications pour les smartphones et les tablettes tactiles.

Que cela soit à l’antenne de l’école des Gobelins annécienne ou des divers centres de formation de développeurs, les Pays de Savoie détiennent des atouts indéniables pour se positionner sur ce marché. Différents organismes sont à leur disposition pour les aider à structurer leur approches commerciales et les soutenir financièrement : le réseau Entreprendre offre un suivi gratuit et un prêt sans intérêt permettant une première capitalisation, les business angels (Alpes Léman Angels, Savoie-Angels ou encore Grenoble Angels) peuvent ensuite apporter un complément financier pouvant aller jusqu’à 600’000 euros tout en laissant la majorité aux porteurs du projet. Enfin, le FSI va prochainement proposer un fond régional qui pourra intervenir au-delà de ces montants. Une réunion est prévue le 7 mars prochain à Grenoble pour présenter les Appels à Manifestation d’Intérêt (AMI) pour ce dernier programme.

 

Pour avoir séjourné à plusieurs reprises dans la Silicon Valley, je reste très optimiste sur la capacité de notre territoire à rivaliser en ce domaine. Je vous en reparlerai d’ici la fin de ce mois  à l’occasion de la publication d’un livre blanc pour le développement de l’économie numérique en Haute-Savoie.

Jean-Claude MORAND 11/02/12

Note : Merci à Olivier VACHERAND pour avoir Twitté une référence à l’article de base de ce billet.