jeudi 30 septembre 2010

Fibre optique : Un grand ouf pour les campagnes..l’ARCEP veut favoriser la fibre optique en zone rurale..

 

Alors que la Haute-Savoie s’est doté d’un plan d’accès au haut-débit prévoyant que seulement 31% des foyers soient connectés à moyen terme, l’ARCEP articule une stratégie beaucoup plus ambitieuse pour les zones rurales. Je reprends ici les recommandations de l'ARCEP

 

Déploiement de la fibre dans les zones rurales. Vallée du Borne - Le Grand-Bornand - Photo de JC MorandL'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a rendu public ce mardi un rapport préconisant de déployer la fibre optique le plus loin possible dans les zones rurales, pour y améliorer les débits internet disponibles et y favoriser le déploiement du très haut débit.

Le rapport adressé au Parlement et au gouvernement considère comme "optimal" le scénario qui consiste à "amener la fibre le plus loin possible dans les territoires et à compléter avec d'autres technologies", "là où il n'est pas envisageable (...) de déployer la fibre".

L'organisme cite la montée en débit des liaisons en fil de cuivre, la téléphonie de nouvelle génération (ou 4G) et le Wimax (internet haut débit sans fil) parmi les technologies envisageables pour transmettre au client final les données acheminées par la fibre.

Quelles actions ?

L'Arcep précise également les actions à mettre prioritairement en oeuvre pour soutenir le déploiement des nouveaux réseaux.

Aux yeux de l'Arcep, la priorité est aujourd'hui de mettre en œuvre ces outils de façon efficace pour que le déploiement des nouveaux réseaux à très haut débit s'engage de façon irréversible, au travers des actions suivantes :

- l'ensemble des acteurs concernés - opérateurs, collectivités territoriales et État - doivent, en priorité, agir pour densifier les réseaux de collecte existants en fibre optique, qui permettront d'apporter la fibre optique le plus loin dans les territoires et de favoriser ainsi le très haut débit sur les réseaux fixes et mobiles ;

- il appartient aux collectivités territoriales et à l'État d'accélérer la mise au point des schémas directeurs et de veiller à leur respect;

- il convient de mobiliser rapidement les financements nationaux mis à disposition par l'Etat dans le cadre du programme national très haut débit, en appui des financements des opérateurs et des collectivités territoriales ;

- l'ARCEP vise à favoriser les investissements, à un rythme soutenu, et avec un degré élevé de mutualisation ;

- l'ARCEP prendra en compte les objectifs d'aménagement du territoire dans les conditions d'attribution des fréquences 800 MHz pour le très haut débit mobile qu'elle proposera prochainement au Gouvernement ;

- les opérateurs et les collectivités territoriales pourront recourir à des technologies alternatives, telles que la montée en débit sur cuivre, les réseaux câblés ou le satellite.

Hier 27 septembre, l'Autorité de la concurrence s'était déclarée favorable aux mesures soutenant le co-investissement pour encadrer le déploiement de la fibre optique en zones moyennement denses, et a souhaité favoriser l'accès des nouveaux opérateurs au réseau très haut débit.

Le communiqué complet de l'ARCEP et son rapport complet de 160 pages sont ici...

Source : http://www.jailafibre.eu/index.php/smallnews/detail?newsId=4632&_newsletterjob=967445

vendredi 24 septembre 2010

1,258 millions à la disposition des PME savoyardes pour consolider leurs fonds propres.

SAVOIE ANGELS logo Savoie Angels vient de créer le 16 septembre deux nouveaux fonds d’investissement : Charmettes Participations et Savoie Angels Invest SCR pour un montant total de 1.258.000€ collectés au profit du financement et du développement économique des entreprises savoyardes.

Charmettes Participations, le 3e fonds d’investissement de Savoie Angels, après Allobroges et Bourget Participations – ceux-ci suivent l’ordre alphabétique, vient d’être créé avec un capital de 588.000€ et 50 actionnaires. Comme les précédents, les actionnaires de ce fonds bénéficient des mesures de défiscalisation de la loi TEPA ainsi que celles prévues au titre de l’impôt sur le revenu. Le fonds est présidé par Laurent JOURNET.

Savoie Angels Invest SCR, en revanche, n’a pas le même mode de fonctionnement. Il s’agit d’une Société de Capital Risque qui est un outil de diversification de patrimoine. D’un fonctionnement plus souple, elle peut investir dans tous types d’entreprises et s’adapter parfaitement aux besoins de celles-ci. Savoie Angels Invest SCR dispose d'un capital initial de 670 000 euros, regroupant 31 actionnaires, elle pourra procéder à des augmentations de capital en fonction des besoins de financement.

Dans un environnement financier mondial où le niveau de risques ne fait que croître, Savoie Angels dans une démarche volontariste et innovante, met en place les outils pour investir localement et favoriser l’emploi.

«Après avoir investi plus de 1 100 000€, dans 7 entreprises au cours du premier semestre 2010, la dynamique de notre association au service de l’économie locale se poursuit, ces fonds d’investissement nous permettent de disposer des moyens financiers pour répondre aux besoins futurs des entreprises savoyardes à potentiel de développement. » déclare Dominique Favario, Président de Savoie Angels.

Avec la création de ces deux fonds, Savoie Angels confirme son classement dans le peloton de tête des Associations de Business Angels les plus dynamiques en France.

1,2 millions c’est beaucoup et c’est peu. Mais en tout état de cause, c’est une opportunité qui doit séduire les entrepreneurs savoyards qui ont un projet ambitieux. Car en règle générale, un euro en fonds propres permet d’obtenir 1 autre euro de financement bancaire. Alors si vous avez un besoin de fonds de roulement compris entre 100 K€ et 1 million €, n’hésitez pas à prendre contact avec Savoie-Angels pour présenter votre business plan.

Jean-Claude MORAND

samedi 4 septembre 2010

Quand les initiatives privées bousculent la politique culturelle de la citée.

29/8/10 - Alors que la ville et le Conseil Général subventionnent les fastes d’une candidature aux Jeux Olympiques, annoncée par beaucoup comme perdue d’avance, la première édition du Festival AnnecyCrescendo ne recevait que les miettes d’une stratégie d’attribution de subventions qui ne prévoit, de toute évidence, pas les situations exceptionnelles. Et là, pourtant le programme a tenu ses promesses. Rien que la venue de l’orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg aurait mérité que l’on déroule quelques mètres de tapis rouge.

Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg© Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg
Alors, je me pose beaucoup de questions, tout en étant moins critique que la journaliste du Monde[1] quant à l’implication des élus. Dominique PUTHOD – Adjoint chargé de la Culture - a assisté à la première moitié de la « nuit du piano » et Jean-Luc RIGAUT – Maire d’Annecy – a tout fait pour que sa présence soit remarquée lors de la soirée de clôture en restant debout devant la scène de longues minutes avant et après le concert, il fallait au moins cela pour compenser son absence lors de la réception du célèbre orchestre de Saint-Pétersbourg. Absence qui chagrina le chef de cette prestigieuse formation au point qu’il fit remarquer que même à Moscou, il était reçu par le premier magistrat… Et que donc en l’absence du premier citoyen annécien, les honneurs ne lui semblaient pas à la hauteur de son prestige, il ne fit donc aucune déclaration. A vrai dire, le fait d’être Maire ne signifie pas que l’on doive impérativement être mélomane. Mais pourquoi une subvention de 30'000 euros pour une programmation de cette qualité ? Alors que dans le même temps on n’hésite pas à griller dix fois plus en pétards pour célébrer une admission à dépenser quelques millions supplémentaires pour une candidature perdue d’avance pour les JO 2018 ? La musique classique est-elle considérée comme trop élitiste ? C’est sans doute en partie vrai. Mais les sports d’hiver ne le sont-ils pas aussi ?
Oui, mais eux ils génèrent des emplois me direz-vous. Encore vrai ! Mais un festival en fin de saison d’été, drainant une population de mélomanes disposant souvent d’un pouvoir d’achat supérieur à la moyenne pourrait contribuer à remplir les restaurants et les hôtels de la ville. Notre ville jumelle (Bayreuth) détient une expérience considérable en ce domaine. Les organisateurs du festival Wagner de Bayreuth vendent chaque année environ 58'000 billets alors que la demande est dix fois supérieure (500'000) ce qui fait que les heureux participants attendent leurs places entre 5 et 10 ans.[2] La comparaison est-elle trop ambitieuse ?
Tout en admettant que d’autres formes de musique puissent mériter un soutien financier et en acceptant aussi de considérer la musique classique comme élitiste, reconnaissons que le succès d’Annecy Crescendo était au rendez-vous. 2000 auditeurs entassés à l’Eglise Saint-Bernadette, 300 personnes (soit le plein) pour chaque concert donné au château. Mais au-delà des aspects quantitatifs, j’ai pu observer pour chacune des soirées une audience multiculturelle. Des Russes, des Italiens, des Genevois mais aussi des Annéciens. Certes beaucoup de séniors mais aussi beaucoup de jeunes. Et pour lui donner le crédit de l’initiative, c’est grâce à mon fils (18 ans) que j’ai pu vivre ces quelques soirées de mélomane.

Le budget alloué (500'000 euros + le transport des musiciens de l’orchestre symphonique de Saint-Pétersbourg) par Andrey CHEGLAKOV et sa fondation pourrait apparaître démesuré à de nombreux contribuables s’il devait être supporté par la collectivité. Par ailleurs, l’engagement de la collectivité, pour soutenir la culture dans l’agglomération, est déjà conséquent notamment pour soutenir les actions de Bonlieu Scène nationale et de nombreuses autres associations et festivals déjà bien implantés en commençant par celui dédié au film d’animation mais aussi au film italien et espagnol. Enfin, le dossier de rénovation du Théâtre de Bonlieu, par son coût prévisionnel, suscite un débat budgétaire passionné.
Mais, le chemin de l’ambition de l’excellence nous a été montré par ce généreux mécène, reste à le poursuivre. A l’image du Festival de Verbier qui a reçu un « Crystal tourism award » annuel pour avoir contribué au développement du tourisme de montagne à Chamonix en février 2010, celui d’Annecy pourrait être pérennisé et devenir ainsi un outil de la promotion économique et touristique du département. En reprenant le modèle de financement de celui de Verbier qui pour un peu plus de 5 millions d’euros de budget couvre ses frais à raison de 34 % par la billetterie, 24% par les subventions et 21 % grâce aux apports d’une Fondation des amis du festival. Reste qu’en appliquant cette répartition financière, et dotant la manifestation d’un budget de 2 millions, il faudrait trouver un peu plus de 500'000 € de subvention et autant de recette par la vente des billets. Si l'on compare aux sommes englouties dans les actions de promotion de la candidature annécienne aux JO 2018, cela ne devrait pas être un gros défi.
Quant à billetterie, à raison de 40 € en moyenne, car il me semble qu’il soit possible d’augmenter sensiblement le prix d’accès, il resterait à attirer 17’000 auditeurs payants ce qui devrait possible en trouvant des musiciens et orchestres symphoniques de premier plan et surtout un lieu permettant de regrouper un nombre important de spectateurs.
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Par ailleurs, tout comme le festival d’Auvers-sur-Oise, dirigé par le même Pascal ESCANDE qui est le père de cette première édition de Crescendo, la mise en œuvre d’une véritable stratégie marketing devant permettre le développement de la vente de produits collatéraux (CD, T-shirt…) et la recherche d’une cession des droits de retransmission TV et audio devraient permettre d’équilibrer un budget ambitieux.
Le recours à une fondation, comme à Verbier, pourrait aussi être envisagé, la fiscalité actuelle permettant de le faire pour autant qu’elle soit dotée d’un fond minimum de 750'000 euros. Notons à ce propos que selon un article de Boris MATOR (avocat) dans la Revue Espaces du mois de juin, dédiées aux différentes formes juridiques des partenariats public-privé (PPP), les apports semblent possibles sur 10 ans. Encore un défi à la portée de la communauté annécienne, ceci d’autant que les apports dans ce cas bénéficieraient d’avantages fiscaux non négligeables tant pour les entreprises que pour les individus. Un mécénat d’entreprise comme celui de la Société Générale dont l’un des objectifs est de s’intéresser à la musique classique serait également un apport utile.
La cible de clientèle pour ce type de festival reste principalement les « best agers »[3]. Ce sont des personnes dotées de moyens financiers supérieurs à la moyenne auxquelles s’ajoutent des cadres supérieurs voir de dirigeants. Une clientèle intéressante à plus d’un titre car non seulement elle représente un réservoir de touristes de qualité, mais leurs positions de dirigeants peuvent les inciter à choisir la Haute-Savoie pour leurs prochains déploiements économiques. Enfin, un rapprochement culturel avec Genève qui a délégué pour cette première édition son orchestre de Chambre
Jean-Claude MORAND – 03/09/10
PS: Je publierai les résultats détaillés de cette première édition à réception du communiqué de presse ad-hoc

[1] Voir l’article publié dans « Le Monde » daté du 23 août 2010 intitulé « Le Festival Crescendo d'Annecy entre dans la cour des grands grâce à un mécène russe. »
[2] Source Wikipedia en anglais http://en.wikipedia.org/wiki/Bayreuth_Festival
[3] Personnes de plus de 50-64 ans ayant un CSP+