dimanche 18 août 2013

Débat sur la stratégie énergétique #e2050

Reto HARTINGER, animateur du blog http://blog.internet-briefing.ch/ est aussi l’une des sept personnalités choisies pour diffuser la stratégie énergétique 2050 (#e2050) de la Suisse qui doit être annoncée le 2 septembre. Reto a demandé à quelques membres de son réseau de l’aider à préparer des questions pour la Conseillère Fédérale Doris Leuthard cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication, voici ¨ma réponse à sa demande avec mes réactions et questions.

N’étant pas Suisse, j’ai traité en pleine conviction, le sujet sous un angle international car tant sur le plan économique qu’écologique, la gestion de l’énergie n’a pas de frontière. Par ailleurs, pour parler d’approvisionnement en énergie et donc pour poser des questions pertinentes cela demande beaucoup de connaissances et aussi beaucoup d’humilité afin de pouvoir aborder la problématique de manière holoscopique. Des qualités que je ne détiens pas. Il faut aussi être en mesure d’aborder le sujet sans dogmatisme. Malheureusement, je constate en lisant autant les articles scientifiques que la presse grand public que les auteurs prennent souvent des positions imprégnées de croyances sans considérer d’autres alternatives. L’exercice est-il d’ailleurs possible ?

Pourquoi se focaliser majoritairement sur le nucléaire à l’heure où les techniques actuelles d’exploitation du gaz de schiste ont des effets non négligeable sur l’environnement. Que dire aussi des nombreux morts occasionnés par l’exploitation des mines de charbon ? 2433 morts en Chine pour la seule année 2010 ?

Ma contribution, pour alimenter le débat que tu animes Reto, concerne donc :

  1. La performance des outils de productions actuels
  2. La recherche d’une réduction substantielle du risque et ce au niveau international
  3. La stabilisation voir la réduction de la demande.¨

 

1.1 La performance des outils de productions actuels

Selon Betrand Barré, 65% de la vapeur produite par les centrales existantes (Charbon, gaz, nucléaire...) est restituée dans la nature sans avoir été utilisée. Il s’agit de l’effet Carnot.

Il y a sans doute ici de sérieuses améliorations possibles qui doivent permettre de mieux utiliser les ressources fossiles. Les équipes de recherche internationales doivent être mobilisées pour limiter cette déperdition ne serait-ce que pour prolonger l’exploitation des énergies fossiles.

Q : Madame la conseillère fédérale  : êtes-vous prête à initier et soutenir un programme de R&D afin des améliorations importantes de productivité soient constatées pour l’exploitation des centrales de tout type.

1.2 La recherche d’une réduction substantielle du risque et ce au niveau international

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Photo Flickr License clip_image002 Some rights reserved by @yakobusan Jakob Montrasio 孟亚柯

Les détracteurs du nucléaire soulignent, à juste raison, qu’un accident produits des effets à des milliers de kilomètres. A l’échelle planétaire, seuls quelques pays envisagent sous la pression des citoyens de réduire leurs productions d’énergie à partir de centrales nucléaires. La Chine en a 14 et 25 restent programmées. La Fédération de Russie à un programme de 26 nouvelles centrales d’ici 2020. L’Inde a stoppé ses achats de centrales étrangères mais souhaite toujours faire passer sa production de 4780 MW à 60000 MW en 2035. Les actions envisagées en Europe, aussi louables soient-elles, auront des impacts économiques et sociaux très importants si dans le même temps, d’autres pays jouissent d’un approvisionnement en énergie à des coûts et en disponibilité bien plus avantageux.

Ma recommandation est donc d’accroitre la pression sur la communauté internationale recherche une réduction substantielle du risque pour tous les réacteurs en opération et bien entendu tous ceux à venir. La diplomatie suisse (comme celle d’autres pays) peut avoir un rôle important à jouer en ce domaine et des initiatives peuvent être prises pour renforcer les actions de préventions, les normes et les contrôles.

Q : Madame la conseillère fédérale : Quelles mesures entendez-vous prendre pour que votre pays influence le renforcement de la sécurité des centrales existantes et à venir ?

1.3 La stabilisation voir la réduction de la demande.

De 2000 à 2008, la consommation d’énergie mondiale est passée, selon les experts, de 10 à 12,3 Gtep soit le double de la croissance de la population. Selon Wikipedia, « Les pays émergents contribuent pour 2/3 à cette augmentation globale, avec environ 460 Mtep, la Chine représentant à elle seule 1/4 de la croissance de la consommation énergétique mondiale en 20103, mais essentiellement pour produire des biens consommés dans les pays riches.

Le pétrole, le gaz naturel et le charbon ont contribué de manière égale à cette augmentation de la demande d'énergie en 2010, largement liée à la reprise industrielle.

Les ressources ou réserves énergétiques mondiales - conventionnelles et prouvées - d'énergies non renouvelables (fossiles et uranium) pouvaient être estimées en 2008 à 965 milliards de tonne d'équivalents pétrole (tep)4, soit 85 ans de production actuelle. Cette durée est très variable selon le type d'énergie : 44 ans pour le pétrole conventionnel, 183 ans pour le charbon. La consommation énergétique mondiale (énergie finale) était, selon Agence internationale de l'énergie de 8,2 milliards de tep en 20075 (4,7 en 1973), pour une production énergétique mondiale (énergie primaire) de 12 milliards de tep. »

En ce domaine, l’Europe s’est engagée à réduire sensiblement les besoins. De nombreux auteurs s’attachent à préconiser des mesures destinées à l’habitat. Elles sont utiles et nécessaires. En revanche, la production industrielle reste souvent à l’écart des débats. Nos usines font l’objet de toutes les attentions écologiques augmentant d’autant les coûts de production locaux et incitants par le même effet à la délocalisation dans des pays où l’énergie (et la main d’œuvre) est plus accessible et les normes moins contraignantes. Des mesures doivent donc être prises collectivement aux frontières de l’Europe pour imposer les mêmes normes aux importations. A cette occasion, les normes ISO 14000 doivent sans doute être adaptées afin de prendre en compte la consommation d’énergie requise pour produire les produits importés (tout comme les produits locaux). Un véritable défi technique et juridique, mais un chantier qui doit sans doute permettre de résoudre par la même occasion des problèmes économiques et écologiques.

Q : Madame la conseillère fédérale : Considérez-vous qu’il soit important de faire évoluer les normes internationales en matière de consommation d’énergie industrielle ? Quelles mesures envisagez-vous en ce domaine ?

mardi 6 août 2013

Annecy : ouverture d’une formation internationale destinée à former les cadres du tourisme à l’innovation.

Me and my strong team

Cette formation était en gestation depuis plusieurs années, c’est finalement quatre entités universitaires qui unissent leur savoir faire pour former les cadres du tourisme à l’innovation dans leur domaine.

L’Université de Savoie, Sciences Po Grenoble, l’Institut du Tourisme de la HES-SO Valais et l’Institut universitaire Kurt Bösch (IUKB) annoncent l’ouverture dès octobre 2013 de l’Executive MBA (EMBA) en Innovation touristique. Cette formation transfrontalière, entend donner aux cadres du tourisme des connaissances pratiques et théoriques pour affronter les futurs défis du tourisme et les enjeux liés à l'innovation.

L’EMBA en Innovation touristique est composé de quatre 4 CAS (Certificate of Advanced Studies) qui peuvent être suivis séparément :

  • Projets innovants et gouvernance
  • eTourisme - l'innovation par les TIC
  • Marketing et tourisme
  • Tourisme durable

Pour rendre la formation possible aux professionnels, le cycle de formation de 12 modules s’étale sur 20 mois avec 3 modules répartis en intersaisons touristiques. Vous trouverez toutes les informations (programme, dates des cours, coût, etc.) ainsi que la plaquette de présentation de cette nouvelle formation au format pdf sur le site :

http://www.innovation-touristique.com/content/executive-mba

Les haras : pourquoi pas un centre culturel sur le modèle Gianadda ?

6/8/13 -  En avril dernier, les responsables de la fondation Salomon annonçaient leur intention de cesser d’organiser des expositions dans leur centre d’Alex. D’autres comme l’association "Cezanne en Savoie» animée par Marc RESTIN, rêvent de pouvoir investir l’hypothétique centre des congrès pour accueillir une ou des expositions. Maintenant que la ville a acquis les haras nationaux, je trouve que ce lieu se prêterait bien au développement d’une activité de ce type joignant ainsi l’intérêt culturel et touristique.
 
Je propose donc la mutualisation des initiatives culturelles pour concevoir un projet touristico-culturel ambitieux à l’image de ce qui se fait à Martigny au sein de la Fondation Gianadda. Un complexe, associant des partenaires publics et privés, qui viendrait, sans la concurrencer, compléter l’offre culturelle de Bonlieu.

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Centre d'exposition de la © Fondation Gianadda
Tout comme Gianadda, la recherche d’un équilibre financier grâce à des recettes en provenance de mécénat (~25% du budget pour Gianadda) et bien entendu du chiffre d’affaires (8 millions de CHF pour Gianadda) devant être un élément primordial de la gestion de ce centre. Cela devrait ainsi passer par une sélection des expositions pouvant intéresser le plus grand nombre de visiteurs et aussi une mise en marché auprès des Tour-Opérateurs qui seraient invités à faire une halte à Annecy le temps d’une visite en été comme en hiver. Une halte idéale entre l’aéroport de Genève et les stations des Aravis et de la Tarentaise. Gianadda réussi particulièrement bien en ce domaine, détournant des flux de visiteurs en provenance des grandes villes de Suisse romande et de France voisine mais aussi des stations valaisannes qui peuvent ainsi offrir un produit touristique diversifié à leurs clients. Autant dire que le défi reste de pouvoir associer les attentes d’un gestionnaire et celles d’une programmation culturelle digne d’intérêt.
Voilà donc une invitation lancée aux personnes qui réfléchissent au futur des haras afin qu’une étude de faisabilité soit réalisée pour structurer cette idée et être en mesure de la proposer aux citoyens comme aux partenaires potentiels susceptibles de contribuer à la réussite d’un projet de ce type.

lundi 5 août 2013

Il fait chaud ! Un haut-savoyard se propose de vous rafraichir.

Denis CHEVALLIER - UrbanFruits

Les températures atteignent des sommets en ce moment et c’est un entrepreneur des sommets qui en profite profite pour lancer un nouveau concept.

Dans le cadre de mes billets dédiés aux annéciens qui réussissent ailleurs, j’ai le plaisir de vous présenter aujourd’hui URBAN FRUITS, une nouvelle aventure initiée par Denis CHEVALLIER. Vous avez peut-être rencontré Denis chez le Père Bise, au Foly ou au Bercail, un chalet restaurant au milieu des pistes de La Clusaz ou encore sur l’ile de Saint-Martin. Cette fois-ci, il développe un nouveau concept de jus et glaces uniquement à base de fruits. Nouveau, cool, fun et naturel. Vous « cueillez » vos fruits, et ils les transforment devant vous en jus, smoothie, milkshake, glace sorbet ou yaourt glace.

Pour se lancer, Denis a mobilisé son réseau lui permettant ainsi d’associer à cette nouvelle aventure Thomas SAQUET un pro de l’évènementiel et, cerise sur le gâteau, du support de notoriété de Marc VEYRAT qui lui permet de décliner un slogan pourtant son nom : « Urbanfruits Glaces&jus by Marc Veyrat »

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Cette première ouverture n’est que la première brique d’un projet plus ambitieux qui devrait sans doute lui permettre de rester en contact avec les savoyards, notamment pour lever des fonds pour aller plus loin….Mais de cela j’espère pouvoir vous en parler prochainement avec son autorisation.

vendredi 2 août 2013

Développement du tourisme en Sibérie et en Haute-Savoie : quelles différences ?

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Workshop dans la salle de conférence de l’hôtel Siberia – Belokurikha avec une soixantaine de professionnels du tourisme.

01/08/13 - Je viens de faire un voyage d’études d’une dizaine de jours dans la région de l’Alta Krai au Sud-Ouest de la Sibérie. Une opportunité de comparer les deux systèmes de planification entre notre région et cette région que nous percevons (à tord) comme isolé de tout. Si vous devez retenir un chiffre : la station de Belokurikha c’est 14’661 habitants et de très nombreux hôtels de quelques lits à 800 chambres !

La notoriété de Belokurikha tient non seulement à sa longue histoire de  station thermale, mais aussi comme un lieu de conférences scientifiques internationales: le Forum international de l'UNESCO et du WWF sous le thème «Nature, environnement, les hommes" et un "Siberian Davos" annuel - une conférence économique qui accueille des économistes et des politologues du plus haut rang. C’est aussi une station de sports d’hiver.
Accueil
J' accompagnais six étudiants de l’école hôtelière de Lausanne (EHL) - vainqueurs du projet conjoint de l' UNWTO (OMT) et l'EHL destiné à mettre en valeur la route de la soie.

Nous avons eu de nombreuses rencontres et workshops avec les représentants du territoire et des professionnels du tourisme. Durant ce séjour, les étudiants de l’EHL ont collecté des informations complémentaires, à celles qu’ils avaient pu obtenir lors des cinq semaines du concours, à l’occasion de leurs nombreuses visites tant à Barnaul, Biycks, les stations de Belokurikha et Katun. Ils ont, en fin de séjour, animé deux sessions de réflexion auxquelles a participé une soixantaine de professionnels. Deux thèmes ont été couverts : la formation pour l'industrie hôtelière et la promotion de la région sur le marché national et international.

 

Ce que j’ai retenu en matière de gestion touristique

Pour ma part, j’ai beaucoup appris en préparant ce voyage et à l’occasion des nombreuses rencontres. En premier lieu, de découvrir qu’il fait chaud dans cette région et que malgré les températures relativement basses en hiver, plusieurs stations de sports d’hiver fonctionnent essentiellement avec des clients locaux (Novossibirsk, Moscou, Saint-Pétersbourg) et en provenance des pays (CIS) de l’ancienne URSS. Un plan de développement touristique (2011-2016) de la région a été développé. Il est impressionnant de par la précision des objectifs financiers tant au niveau des dépenses (fonds fédéraux, régionaux, municipaux et issus de partenariats public/privé) que des retours sur investissements attendus en terme de flux touristique et de chiffre d’affaires.

KATUN SEZ ALTA KRAI SIBéRIE Maquette de la station de Katun en cours de construction

Une autre leçon est celle de l’approche stratégique prenant en compte très en amont les besoins de qualifications de tous les acteurs. Dans le cadre de leur développement du tourisme, nos concurrents russes n’hésitent pas à programmer la création d’une école hôtelière avant de parler d’outils et d’équipements. Une approche que je tente d’influencer dans le cadre du projet de création d’un centre de congrès à Annecy que je préférerai être articulé sous la forme d’une stratégie de développement du tourisme d’affaires afin de prendre en compte tous les aspects nécessaires pour réussir sur ce segment de marché.

La qualité de l’hôtellerie est variable, comme chez nous, avec une tendance marquée pour des établissements de grande capacité (nous avons visité des hôtels de 360 et 800 chambres tous avec des centres de remise en forme et d’immenses salles de congrès intégrés). Les nouveaux hôtels ciblent le marché de haut de gamme en ayant recours aux mêmes standards de confort qu’en Europe.

L’héritage des processus de planification de la période « Soviet » permet également aux élus d’accorder une importance particulière au développement des infrastructures comme ils le font pour la zone économique spéciale (SEZ) de Katun. (Voir aussi ici).

J’ai aussi profité de ce voyage pour présenter à de nombreux élus les services que peuvent délivrer les entreprises membres de notre cluster montagne dans la perspective qu’elles puissent intervenir tant pour le nouveau projet de station “Belokurikha 2” que pour celui de Katun où nous sommes pour l’instant devancés par les italiens. .

Contexte :

Dans le cadre de la stratégie de développement de la Route de la Soie plus de 170 étudiants de dernière année de l'école hôtelière de Lausanne ont mené une étude et une analyse de l'infrastructure du tourisme et de l'hôtellerie de dix destinations, dont la Russie représentée par le territoire de l'Altaï, positionnées sur la Route de la Soie.

Pour en savoir plus

Note : les textes en russe peuvent être approximativement traduits avec Google Translate
http://silkroad.unwto.org/en/news/2013-07-16/unwto-ehl-altai-krai-hospitality-management-strategy
http://silkroad.unwto.org/en/content/objectives
http://www.russez.ru/oez/tourism/altai_territory/bir_katun/
Plus de 600 photos de ce voyage d’études http://www.flickr.com/photos/64897958@N00/sets/72157634803720334/