mardi 27 juillet 2010

Tribalocratie

Péricles clip_image001Périclès considérait que « La démocratie c'est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. ». Où en sommes-nous ?

La mort d’un braqueur suivie de la montée de violence suite à ce hold-up semble mettre à mal ce concept de vie qui régit notre société depuis 2500 ans.

Avec ce billet, j’exprime ma surprise à l’écoute de la décision de mettre au vert les fonctionnaires de la BAC grenobloise et de les remplacer par des renforts venus d’autres régions. Les policiers grenoblois et leurs familles pourront-ils revenir ? Qu’en sera t ’il si les menaces exprimées sont étendues aux nouveaux arrivants ? Car, si je comprends bien, ces menaces de représailles ne sont pas nominatives mais adressées au « système » mis en place pour limiter les activités des malfaiteurs. La police étant une expression de la démocratie.

Alors pour documenter mon billet, j’ai lu de nombreux articles des médias nationaux, j’ai écouté quelques interviews et surfé sur des centaines de réactions publiées sur les blogs de ces mêmes journaux. Les avis se radicalisent ! Deux concepts de vie s’affrontent avec un vocabulaire de plus en plus violent. Fort heureusement, la période estivale est peu propice aux escalades verbales .des élus. Mais combien de temps l’opinion publique restera t’elle silencieuse face aux attaques à la voiture bélier contre les symboles de la république ? Les bulletins de vote seront-ils des boucliers efficaces pour se parer d’une attaque au lance-roquette que Le Point considère comme plausible ?

Wikipedia définit la démocratie ainsi : « Le terme démocratie s'oppose historiquement aux systèmes monarchiques, où le pouvoir est détenu par un seul, ou oligarchiques où le pouvoir est aux mains d'un petit groupe. Dans son sens originel (dans la cité-État d'Athènes du Ve siècle av. J.-C.), la démocratie (du grec ancien δημοκρατία / dēmokratía, « souveraineté du peuple », de δῆμος / dêmos, « peuple » et κράτος / krátos, « pouvoir », « souveraineté ») est le gouvernement de tous (limités aux citoyens). »

Bien que sur la forme, je puisse comprendre la peur et le choc que les membres de la BAC et leurs familles doivent supporter, je considère que le retrait de ces hommes est un début d’abandon de pouvoir donc d’une perte de l’un des éléments fondamentaux de la démocratie. Une reprise en main plus qu’énergique de la situation me permettrait évidemment de faire évoluer mon avis. Cela suppose donc l’interpellation et une condamnation exemplaire des auteurs de ce chantage ignoble mais aussi la poursuite de la recherche des caches d’armes comme celle qui a permis ce matin de retrouver des armes de poing et un fusil mitrailleur dans un bar.

En l’absence d’une réaction de notre système démocratique, nous pourrions alors enrichir l’encyclopédie populaire d’un nouveau terme qui pourrait être tribalocratie.

Jean-Claude MORAND 27/7/2010



Crédit photo : Buste de Périclès, copie de l'œuvre de Crésilas (430 av. J.-C.), musée Pio-Clementino Marbre, copie romaine d'après un original grec de 430 av. J.-C. environ. Photo de Marie-Lan Nguyen (2009)

2 commentaires:

  1. Je suis tout à fait en accord sur la fracture de plus en plus bruyante entre les deux visions de la France. Mais je me demande si on entend plus fort certaines voix ou si elles sont plus nombreuse. Et puis on peut aussi s'interroger sur le fait que ces deux voix pourraient dire la même chose: la situation ne peut pas perdurer.
    Je suppose que vous avez lu les commentaires de mon article sur Agaravox sur Grenoble, certains commentaires sont intéressants...

    Grégory

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  2. Tout à fait en accord avec une "reprise en main plus qu'énergique".

    Cependant il faudrait que d'autres composantes de notre système démocratique s'y associent activement.

    Je pense en premier lieu à la justice dont les magistrats sont en grande majorité hostiles, par idéologie, au système pénal en vigueur!
    A quoi bon demander de l'efficacité aux forces de l'ordre si c'est suivi d'une mansuétude, voire d'un laxisme judiciaires.

    D'autre part l'administration fiscale doit également s'intéresser à la situation de ces petits caïds dont le train de vie n'est pas en rapport avec leurs revenus déclarés.

    A moins que cette administration préfère continuer à harceler les redevables de l'ISF, qui eux visiblement doivent être un grand danger pour notre démocratie.

    laruaz

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