Alors que les experts du CIO pataugent maintenant dans la neige coréenne, les médias locaux peuvent se consacrer à nouveau à nos préoccupations plus immédiates. Parmi celles-ci se trouvent les prochaines élections cantonales des 20 et 27 mars prochain. Et même si nous sommes parait-il 43 % à ne pas savoir s’il va y en avoir dans son département. Selon un du 16 février, “à un mois du scrutin, seulement 47 % des électeurs sont décidés à aller voter...”. De plus nous serions plus de 70 % à privilégier un ou une candidate locale au détriment des partis.
Dans le même temps, un billet du « Economist Intelligence Unit » en date du 16 février m’a donné l’idée du titre de ce billet et inspire les propos que vous êtes en train de lire.
Fin octobre, alors que je donnais une conférence à Tunis, je savais que le régime n’était pas apprécié par tous, mais je n’imaginais pas que quelques jours après ma visite, la rue prendrait le pouvoir en oubliant 23 années de croissance et de prospérité pour beaucoup de Tunisiens. Mais, je comprends aussi qu’ils ont payé le prix fort en termes de liberté et que la réussite économique de certains ne pouvait compenser l’absence d’une idéologie patriotique partagée par un grand nombre de citoyens. Où en sommes-nous ? 53 % des Français ne sont pas encore décidés à déposer un bulletin dans les urnes ! Mes oreilles ont encore les mots du quatrième personnage de l’Etat qui nous a répété avec beaucoup de clairvoyance qu’après la crise économique nous devrions affronter la crise sociale. Cette crise s’exprimera t’elle dans les urnes ?
La contagion démocratique ?
Dans leur analyse, les journalistes américains font une relation entre ce qui c’est passé à la fin des années 60 en Europe et en Amérique Latine dans les années 90.ainsi qu’en Europe Centrale après 89. On constate effectivement que par effet de contagion tout le Maghreb est en ébullition. Et le Maghreb a un lien social très fort avec notre pays. De nombreux Pied-Noirs revivent encore avec nostalgie leur retour forcé en métropole. Les personnes originaires de cette région ont aussi de plus en plus d’influence sur la Société française. Nos caméras et notre attention se tournent vers le Sud. Je n’imagine pas (encore) un nouveau mai 68, mais il est certain que les Français accordent de moins en moins de confiance aux partis traditionnels. Il est donc probable qu’au-delà de l’abstention, nous assistions à l’émergence de nouveaux leaders à l’occasion des élections cantonales. Des candidats sans-étiquettes, proches du terrain battront des candidats investis par les partis.
Le malheur économique
Cher lecteur, appartenez-vous aux optimistes qui pensent que nous pourrons redresser les économies des pays occidentaux dans les hémicycles parlementaires ou êtes-vous plus proches des thèses pessimistes de Jacques ATTALI ? Peu importe ! Mais il est certain que les 9,3 % de français qui pointent à Pôle Emploi ainsi leurs familles, sans compter ceux qui vivent de jobs précaires et d’allocations diverses seront peu enclins à accorder leur confiance à des candidats bedonnants, cumulards et siégeant au sein des conseils généraux depuis des décennies. Des surprises sortiront probablement des urnes le 17 mars au soir.
Jean-Claude MORAND – 17/2/11
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