Hier (le 27/5/09), j’ai écouté les résultats de 3 groupes de travail constitués par les initiateurs de l’Institut Français du Tourisme (IFT) sous l’égide du CNAM. Hervé NOVELLI introduisait ce « débat » en saluant l’originalité de la démarche qui se veut un pré-organisationnelle avant de créer une structure qui se donne pour objectif de créer « un réseau de pôle d’excellence à vocation internationale pour la recherche, la formation et l’innovation dans le tourisme. ». Jean-Jacques DESCAMPS – Co-Président de l’IFT soulignait combien « les changements économiques, technologiques et culturels qui touchent toutes les activités du tourisme exigent plus que jamais la professionnalisation et l’internationalisation de ses métiers et l’excellence de ses entreprises » – point de vue également renforcé par Paul DUBRULE (Accor) également Co-Président de l’IFT – et ses territoires. Ces deux personnalités utilisent contribuent aux actions de lobbying pour proposer leur savoir faire en matière de formation et de recherche à la nouvelle organisation « Atout France », issue de la fusion entre ODIT et la Maison de la France.
Ce premier « débat » qui en en fait été plus une série de présentations qu’un réel débat… (mais que pouvions-nous espérer avec 250 participants ? ) abordait 3 thèmes :
1. Comment décloisonner les disciplines et les acteurs ?
2. Peut-on hiérarchiser les priorités de recherches ?
3. Comment financer la recherche et l’innovation au sein de l’industrie touristique ?
Si vous n’avez pas assisté à ce 1er débat, vous trouverez le dossier participant sur le site de l’IFT avec la présentation Powerpoint utilisée par les intervenants ; ces documents vous donneront le point de vue officiel de cette manifestation et la suite de ce billet mes observations et ressentiment sur ce que j’ai entendu.
Comment décloisonner les disciplines et les acteurs ?
L’industrie touristique est très largement atomisée alors qu’elle représente un peu plus de 6% du PIB de notre pays soit presque le double de celui de l’industrie automobile dont on parle beaucoup en ce moment, les acteurs ne sont pas réellement en mesure de faire entendre leur voix. Les intervenants ont précisé, un peu trop timidement à mon goût, que les touristes avaient décloisonné leurs approches depuis longtemps. Bien que les nouvelles technologies aient été mentionnées comme un moyen d’apprendre et de s’enrichir, elles ne l’ont pas été envisagées pendant le débat sous l’angle des nouvelles interfaces avec le produit « France ». Petra FRIEDMANN DG d’OPODO était pourtant bien là mais son témoignage a été concentré sur une présentation de l’analyse du comportement des internautes que publie son entreprise. Deux types de décloisonnement (endogène et exogène) ont été abordés dans la limite d’un temps trop restreint pour que l’on puisse vraiment apprécier les opportunités de ces réflexions. Les travaux futurs de l’IFT concluront peut-être que la récurrence des visions anticipatrices émises par la multiplicité des acteurs évoquée plus haut est une sérieuse limite à toute stratégie. Et honnêtement, sur le plan de l’approche intellectuelle d’un groupe d’acteurs qui se veut fédérateur, je ne comprends pas pourquoi une segmentation de type exogène serait considérée à ce stade. Cela reviendrait à exclure certains acteurs de la réflexion ! Idée qui n’est certainement pas le dessein des fondateurs de l’IFT. En revanche, j’observe que de nouveaux acteurs avec des moyens en capitaux énormes arrivent mieux que les acteurs traditionnels à articuler et mettre en œuvre une vision novatrice du tourisme. Les groupes hôteliers ont su trouver les moyens humains, logistiques et financiers pour intégrer de nombreux éléments de la chaine de valeur de fabrication des produits touristiques. Et depuis, quelques années, les nouveaux distributeurs que sont les agences de voyages en ligne (OTA) et sites d’évaluation, EXPEDIA en tête, intègrent verticalement de plus en plus de phases de cette même de valeur. Il s’agit en particulier de la génération de l’information sur ce que nous appelons en France les territoires, l’évaluation des services, la communication, la réservation et phénomène nouveau les aspects sociaux liés au voyage (gestion des communautés de voyageurs).
Mon prochain billet sera consacré au 2ème thème : comment peut-on hiérarchiser les priorités de la recherche ?
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