A l’heure ou de nombreux Haut-Savoyards s’émerveillent devant les feux d’artifices tirés en l’honneur d’une candidature gagnée sans gloire, le CIO ne pouvant accepter moins de 3 candidatures, pour les JO d’hiver 2018, Christian ESTROSI, Ministre de l’industrie est venu célébrer les réalisations de notre département. Loin des fastes olympiens, il a pu apprécier les avancées de la mécatronique (*) qui positionne SNR non seulement en leader de son secteur mais aussi comme l’un des premier employeur du département.
Je partage ces propos selon lesquels
« les fondamentaux économiques du XXI e siècle c’est la noblesse d’une industrie. La noblesse des ouvriers et des ingénieurs. ». Car n’oublions pas que l’industrie représente un peu plus de
39’000 emplois, (**) loin devant le tourisme. La compétition est certes intense mais la formation des ingénieurs français permet de la soutenir. Nos pôles de compétitivité sont là pour appuyer les initiatives que nous pourrions collectivement prendre. Notre pays a su, au XXe siècle, faire voler le Concorde, créer Airbus Industrie, gagner un leadership incontesté avec le Minitel, mettre sur orbite des satellites avec Ariane Espace ou encore concevoir des centrales nucléaires. Qu’en est-il aujourd’hui ? Nous laissons partir nos usines en Asie, non seulement pour produire mais aussi pour innover. Pourquoi ?
Une multitudes de raisons peuvent expliquer cette mutation économique. Ce billet ne saurait les traiter de manière exhaustive. Avançons donc quelques éléments de réflexion et une proposition.
Le financement des initiatives privées ressemble souvent à du saupoudrage de subventions, l’apport en capitaux propres proposés par les structures de Venture Capital françaises dépasse rarement le million d’euros. Les programmes industriels étatiques d’envergure ne sont plus de mise au nom de la doctrine libérale. Mais de par la taille de notre pays, de la lenteur des changement d’attitudes, de l’importance des fonds disponibles et d’une naturelle aversion au risque, les mécanismes de financement pour des initiatives importantes (x>10 millions d’€) sont rarement disponibles.
En revanche, notre Société est capable de ce mobiliser pour quelques grandes causes largement soutenues par des actions de communication. Je pense aux grandes collectes comme le Téléthon ou encore les grandes manifestations sportives. Dans les deux cas, la collecte des fonds s’appuient sur un élan populaire qui se matérialisent soit par des dons ou des droits d’accès aux images. Les chaînes de télévision étant prêtes à investir des millions d’euros pour couvrir le Tour de France, la Coupe du Monde de football ou les JO car elles savent qu’elles pourront dégager de substantiels profits en vendant des spots publicitaires. Au delà des CODEVI et de quelques autres produits financiers, il n’existe pas d’équivalent et surtout d’engouement populaire pour prendre le relais de l’Etat pour assurer le financement de grandes initiatives industrielles.
Alors permettez moi de rêver en ce dimanche matin, de voir nos élus départementaux autour d’une table d’actionnaires et de réunir entre 15 et 25 millions d’euros pour apporter autant de fonds propres au maximum à 3 entreprises dont le business plan prévoiraient de créer au moins 250 emplois pérennes en Haute-Savoie.
Pourquoi 3 entreprises ? Pour que chacune d’entre-elle ait les moyens de son ambition.
Pourquoi 15 à 25 millions ? Car c’est approximativement le montant que nous sommes en train de dépenser en communication pour soutenir une cause que je considère comme perdue.
Jean-Claude MORAND 18/7/2010
La norme NF E 01-010 (2008) définit la mécatronique comme une « démarche visant l’intégration en synergie de la mécanique, l’électronique, l’automatique et l’informatique dans la conception et la fabrication d’un produit en vue d’augmenter et/ou d’optimiser sa fonctionnalité »”