20/06/2017 - Notre belle citée lacustre tant appréciée des
touristes se transforme inexorablement en une ville à forte densité urbaine.
Cette transformation à des effets néfastes sur notre qualité de vie en
augmentant les difficultés de circulation, la pollution et en portant atteinte
au capital naturel du paysage. D’un autre côté, les besoins (pour le
département) sont évalués à environ 3000 logements nouveaux chaque année pour
permettre à ~10000 nouveaux arrivants de trouver un lit. Mais qui sont ces
nouveaux arrivants ?
Des employés des entreprises suisses
En grande partie, des employés des entreprises
de nos amis suisses qui ne souhaitent pas les héberger sur leur territoire, car
rien n’empêcherait la Confédération helvétique d’attribuer des permis de
résidents (Permis B et C). Ceci d’autant plus que la notion de frontalier s’est
étendue à l’ensemble de l’Europe. Nous voyons donc arriver, au titre de la
libre circulation des personnes, des Anglais, des Belges et des Parisiens. On
peut se réjouir que les 89'366 frontaliers dépensent en partie leurs salaires
sur notre territoire et que le Canton de Genève restitue 199 millions d’euros
(pour 2016) de restitution des impôts prélevés à la source. En d’autres mots,
la valeur ajoutée de ces personnes formées par d’autres pays est au bénéfice des
entreprises localisées en Suisse et pour 199 millions d’euros la Haute-Savoie
doit assumer les charges liées à l’accueil de cette population. Jusqu’à présent,
les dirigeants de notre territoire apprécient l’existence de ces emplois à
notre porte. Une fabuleuse opportunité de claironner que notre département est
l’un de ceux où le taux de chômage est l’un des plus faibles ! Peut-on
continuer à accroître notre dépendance économique et urbanistique de
Genève ? Ne serait-il pas judicieux de revenir à la notion primaire du
frontalier ? Que la Suisse ne délivre plus de permis F à des personnes ne
résident pas dans la zone frontalière depuis au moins 6 mois ?
Des résidents secondaires
J’ai l’énorme chance de vivre dans une
résidence avec une vue sur le lac appréciable. Mais dans le contexte de cette
analyse, je suis inquiet de constater que les appartements sont de plus en plus
occupés par des résidents secondaires ne séjournant que quelques semaines par
an à Annecy.
Une forte évolution
des meublés de tourisme
J’observe aussi que certains se transforment en
meublés de tourisme (il y aurait plus de 1300 lits de ce type à Annecy soit
autant que de lits hôteliers !). Autant d’appartements qui sont soustraits
du marché du logement des Annéciens. Je comprends le raisonnement des
propriétaires au regard de la fiscalité, des risques d’impayés et de
détérioration ainsi que des lois régissant les locations, mais du point de vue
de la gestion de l’urbanisme, cela devient un problème.
Tout cela pour dire qu’en prenant une vision
long terme, il existe des alternatives à
la densification du centre-ville et la destruction de certains bâtiments que
l’on pourrait considérer comme remarquables.